Dans un contexte géopolitique tendu et marqué par une course technologique effrénée, des images satellites récentes ont révélé les ambitions clairement affichées de Huawei pour renforcer sa maîtrise des technologies clés. Alors que la guerre des semi-conducteurs s’intensifie, le géant chinois s’oriente vers la conception et la production locale de puces avancées destinées à équiper aussi bien ses smartphones que ses solutions d’intelligence artificielle. Ces infrastructures, situées dans le district de Guanlan à Shenzhen, illustrent une stratégie d’autosuffisance accrue, visant à réduire significativement sa dépendance aux acteurs étrangers dans un contexte où les restrictions américaines pèsent lourdement sur ses activités. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de la Chine de s’affirmer en pionnière du secteur des semi-conducteurs, par le biais de Huawei mais aussi via des entreprises comme SMIC, HiSilicon, Tencent, et Alibaba, mettant en œuvre des plans d’innovation et d’investissement massifs pour contrer les limitations imposées par l’Occident.

Huawei et l’urgence de réduire sa dépendance aux technologies étrangères pour ses puces avancées

En réponse aux mesures restrictives américaines, notamment l’inscription de Huawei sur la liste des entités du Département du Commerce qui a bloqué l’accès à certaines technologies stratégiques, la société s’est engagée dans une course contre la montre pour sécuriser et développer ses capacités internes. L’obligation de substituer les services Google avec son propre HarmonyOS a été un premier pas vers une autonomie logicielle, mais l’enjeu crucial demeure la maîtrise complète du processus de fabrication des semi-conducteurs, notamment les puces avancées gravées en dessous de 10 nm. Le contexte 2025 montre que Huawei a désormais franchi une nouvelle étape : la construction d’usines dédiées dans le district de Guanlan, Shenzhen, destinées à la production de puces à destination des smartphones et de l’intelligence artificielle.

Selon les données et analyses disponibles sur fr.helm.news et Le Figaro, trois lignes de production massives ont été mises en chantier dès 2022, ouvrant la voie à une montée en puissance industrielle rapide qui pourrait modifier profondément le paysage du marché des semi-conducteurs. Ces infrastructures s’adressent aussi bien au marché local que mondial, alors que la pénurie et la géopolitique ont longtemps freiné l’accès aux technologies critiques.

• Construction de trois usines clés dédiées à la gravure avancée des puces possiblement en lien avec SMIC, l’un des leaders chinois de la fonderie, dont la collaboration est cruciale pour Huawei.
• Développement des puces Ascend, spécialisées dans l’intelligence artificielle, pour concurrencer directement Nvidia sur ce segment très stratégique.
• Intégration verticale de la chaîne d’approvisionnement : du design à la production, Huawei vise un contrôle total, un objectif sans précédent selon plusieurs analystes du secteur.

Aspect	Détail	Référence
Localisation	District de Guanlan, Shenzhen	Generation NT
Début construction	Année 2022	Clubic
Type de puces	Smartphones et puces d’IA avancées	01net

Huawei ne cache pas vouloir, à terme, rivaliser pleinement avec les leaders mondiaux que sont TSMC ou Samsung, malgré les limitations technologiques actuelles telles que l’impossibilité d’acquérir certaines machines clés de lithographie, notamment celles pour les processus inférieurs à 5 nm. L’ambition affichée est bien de prendre le contrôle d’une partie importante de la chaîne de valeur, en développant des alternatives techniques innovantes, comme des substituts aux équipements de lithographie extrême ultraviolet (EUV), indispensables à la fabrication des puces les plus avancées.

Une stratégie ambitieuse face aux sanctions et aux restrictions américaines

L’expansion des règles d’exportation américaine, en particulier la Foreign Direct Product Rule (FDPR), empêche Huawei d’acquérir des puces de pointe, en particulier celles supportant la 5G et gravées selon les nœuds technologiques plus fins. Cette situation a non seulement freiné la société mais aussi renforcé sa volonté d’indépendance. Huawei, en partenariat avec SMIC, a déjà pu produire des puces 5G de troisième et deuxième génération gravées en 7 nm, malgré les obstacles matériels. En disséquant la stratégie à travers les images satellitaires, il devient évident que la maison-mère du HiSilicon vise la création d’un écosystème complet de production locale.

• Mise en place d’une ligne de production dédiée aux processeurs mobiles intégrés.
• Conception et production de puces ascendantes spécialisées dans l’IA, pour renforcer la compétitivité technologique.
• Collaboration avec d’autres groupes chinois majeurs, tels que Tencent, Alibaba, SenseTime, DJI, Xiaomi, Baidu et Unisoc, formant un écosystème de pointe.

Huawei face à la concurrence mondiale : un nouvel acteur des puces pour smartphones et IA

La montée en puissance de Huawei dans la fabrication de semi-conducteurs intervient à un moment où la compétition à l’échelle mondiale s’est intensifiée. Les sociétés telles que Nvidia, Qualcomm et Apple dominent ce segment, utilisant des processus de fabrication très avancés, notamment des puces en 3 nm ou 2 nm. Malgré les restrictions qui lui sont imposées, Huawei s’efforce de rattraper ce retard technologique en investissant massivement et en innovant dans les procédés de gravure.

L’essor des puces pour intelligence artificielle est particulièrement significatif. Huawei a notamment développé sa série de processeurs Ascend qui vise à concurrencer Nvidia sur les solutions AI, en particulier dans le contexte de la popularisation massive de l’intelligence artificielle. La décision du gouvernement américain d’entraver la vente des derniers modèles de puces AI de Nvidia à la Chine a paradoxalement stimulé l’expansion des puces Ascend, offrant à Huawei une position plus favorable sur le marché intérieur chinois.

• Technologies utilisées : Huawei développe des puces en gravure 7 nm grâce à SMIC, tout en travaillant sur des solutions alternatives aux équipements EUV.
• Positionnement sur le marché de l’IA : Avec Ascend, Huawei ambitionne de devenir un acteur majeur sur les puces AI, soutenu par des sociétés comme SenseTime et Baidu pour applications concrètes.
• Compétitivité : Malgré les obstacles, Huawei cumule ses forces avec d’autres poids lourds chinois pour limiter l’écart technologique avec le reste du marché mondial.

Entreprise	Rôle dans la chaîne	Technologie principale
Huawei	Conception et production de puces et d’IA	7 nm et innovation en lithographie
SMIC	Fonderie majeure en Chine	Techniques avancées 7 nm gravure
Nvidia	Leader mondial des puces AI	Puce AI H20 et autres

Les collaborations technologiques entre Huawei, Tencent, Alibaba, DJI ou Xiaomi reflètent une volonté commune de créer un écosystème chinois automatisé et innovant qui réduit la dépendance aux entreprises étrangères. Cette dynamique s’inscrit dans une tendance plus large de souveraineté numérique que l’on observe en Asie, elle-même amplifiée par les tensions commerciales internationales.

Huawei et les approches alternatives pour surmonter les restrictions technologiques

Fort d’un budget de recherche exceptionnel, Huawei explore des méthodes inédites pour contourner les sanctions qui limitent son accès aux outils de pointe indispensables à la fabrication des puces. Parmi ces pistes figure le développement d’alternatives à la lithographie à extrême ultraviolet (EUV), une technologie qui reste hors de portée à cause du monopole exercé par un petit nombre de fabricants étrangers. En parallèle, l’entreprise investit également dans des équipements de fabrication domestiqués, avec le soutien en coulisses de SMIC, renforçant ainsi la production locale et la résilience de la chaîne logistique.

• Conception interne d’équipements semi-conducteurs pour compenser l’interdiction d’achat d’équipements EUV.
• Coopération accrue avec d’autres sites industriels chinois pour le développement méthodologique.
• Accent sur la recherche en design et fabrication de puces compatibles avec une large gamme d’applications, du smartphone à l’IA.

Impact potentiel de ces infrastructures sur le secteur des smartphones et de l’IA en Chine et à l’international

Les usines de Shenzhen ne symbolisent pas seulement la puissance industrielle chinoise, elles traduisent une volonté affirmée de contrôler les technologies critiques indispensables à la compétitivité. La capacité de Huawei à produire localement des puces avancées pourrait bouleverser la chaîne d’approvisionnement mondiale, actuellement dominée par des acteurs comme TSMC, Samsung et Nvidia.

Cette évolution offre plusieurs perspectives d’avenir :

• Renforcement de la souveraineté technologique : La Chine pourrait réduire ses importations de puces critiques et donc atténuer les risques liés aux sanctions.
• Essor de l’innovation locale : La présence d’un écosystème riche (Huawei, SenseTime, Baidu, Unisoc, Xiaomi) stimule l’innovation en intelligence artificielle et technologies mobiles.
• Concurrence mondiale accrue : En dépit des défis technologiques, les produits issus de ces usines pourraient concurrencer vigoureusement les puces américaines et sud-coréennes.

Conséquence	Enjeu	Impact attendu
Souveraineté numérique	Fabrication locale	Réduction de la dépendance aux technologies étrangères
Innovation technologique	Développement IA et smart devices	Avancées dans les puces mobiles et AI
Concurrence économique	Expansion des capacités de production	Renforcement de la position de Huawei à l’international

En étroite collaboration avec des leaders du numérique chinois comme Tencent, Alibaba ou SenseTime, Huawei alimente ainsi un cercle vertueux d’innovation et de production technologique dont les retombées pourraient impacter durablement le marché global, notamment en matière de téléphonie mobile et d’intelligence artificielle.

Huawei France participait, cette année encore, au @salondesmaires afin de présenter ses solutions pour la transformation numérique et écologique des collectivités locales. pic.twitter.com/bqGJynpUGI

— Huawei France (@HuaweiFr) December 2, 2024

FAQ sur les ambitions et les défis de Huawei dans la conception de puces avancées

Quels sont les principaux défis auxquels Huawei fait face pour produire des puces avancées ?

Huawei doit avant tout surmonter les sanctions américaines, qui limitent son accès aux équipements de lithographie avancée, et doit aussi compenser son retard technologique en développant en interne certaines technologies critiques. L’absence d’accès aux machines EUV constitue un obstacle majeur pour la gravure en dessous de 5 nanomètres.

Comment Huawei s’assure-t-il une chaîne d’approvisionnement fiable malgré les restrictions ?

En créant un écosystème national avec des sociétés comme SMIC, Tencent, Alibaba, SenseTime et Baidu, Huawei développe les capacités nécessaires à une production locale intégrale, allant du design à la fabrication. Cette indépendance partielle vise à limiter l’impact des sanctions internationales et à garantir la continuité de ses activités.

Quelle importance revêt la production locale de puces pour l’industrie chinoise ?

Elle est cruciale pour la souveraineté numérique de la Chine, permettant de réduire la dépendance vis-à-vis des importations et des restrictions internationales. Cela favorise aussi l’innovation locale, avec des entreprises comme Xiaomi et DJI intégrant ces avancées dans leurs produits.

Les puces fabriquées par Huawei pourront-elles rivaliser avec celles des principaux leaders mondiaux ?

Bien que Huawei ait encore des défis techniques à surmonter, son investissement massif et ses efforts pour développer des alternatives à l’EUV la placent en bonne position pour concurrencer progressivement les géants comme TSMC et Nvidia, en particulier sur les segments mobiles et de l’IA.

Quel rôle jouent des entreprises partenaires comme Unisoc ou SenseTime dans cette nouvelle dynamique ?

Ces entreprises complètent l’écosystème technologique chinois en apportant expertise et applications dans le domaine des puces AI et des technologies mobiles, aidant à constituer une chaine plus intégrée et compétitive face aux acteurs étrangers.